Le Feliv 2010 rend hommage à Malek Haddad
Quand la langue française devient son exil…
En marge de la 3ème édition du Festival culturel international de la littérature et du livre de jeunesse (FELIV), qui s’est déroulée à l’esplanade de Riadh el Feth d’Alger du 27 mai au 5 juin 2010, un hommage a été rendu au défunt écrivain Malek Haddad le 2 juin, date du 32ème anniversaire de sa disparition.
Grand poète, talentueux romancier, journaliste émérite et fervent défenseur de l’Algérie indépendante, Malek Haddad demeure hélas peu connu par les générations d’aujourd’hui. Homme de grande sensibilité et écrivain très attaché à ses origines, il reste épris de sa ville natale, Constantine, qu’il aime jusqu’à la vénérer. Il écrit dans un de ses textes parus au journal Ennasr: On ne présente pas Constantine. Elle se présente et l’on salue. Elle se découvre et nous nous découvrons. Elle éclate comme un regard à l’aurore et court sur l’horizon qu’elle étonne et soulève. Puis, satisfaite de son effet, elle se fige dans sa gravité, se regroupe dans sa légende, se renferme dans son éternité. Une description fort poétique d’une ville faite femme, nommée Constantine…
Malek Haddad fut instituteur pendant une courte période puis s’inscrit en cours de droit à Aix-en-Provence, cours qu’il abandonne aussitôt que la guerre de libération éclata pour aller travailler comme ouvrier agricole avec Kateb Yacine en Camargue, puis au Fezzan en Libye .
Homme épris de liberté, écrivain engagé et poète à l’âme sensible, il fut évident que la fibre nationaliste et la conscience politique apparurent très tôt chez Malek Haddad. On les décèle d’ailleurs, tout au long de ses oeuvres et à travers tous ses écrits. Sa première publication, un recueil de poèmes intitulé Le Malheur en danger date de 1956. A partir de là, il sortit un ouvrage chaque année, ce qui donna successivement, La Dernière impression (roman), Je t’offrirai une gazelle (roman), L’Elève et la leçon (roman), Le Quai aux fleurs ne répond plus (roman), Les Zéros tournent en rond (essai), Ecoute et je t’appelle (poèmes), Algériennes (album photos). Pendant la guerre de libération nationale, il collabore à plusieurs revues dont Entretiens, Progrès, Confluents, Les lettres françaises et travaille à la radiodiffusion française. A L’Indépendance, il retourne à Constantine et collabore dans l’hebdomadaire Atlas et dans la revue Novembre ; dirige la page culturelle du journal Ennasr ; puis travaille à la direction de la culture du ministère de l’Information et de la Culture de l’époque, où il organise le 1er colloque culturel national en 1968 puis le 1er Festival culturel panafricain en 1969. En 1974, il est nommé secrétaire de l’Union des écrivains algériens.
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